Au Conseil écononomique social et environnemental, PALAIS D’IENA, PARIS, le 10 Avril 2015
Argument
Au-delà des progrès constatés à la fin du XX ème siècle dans la protection de l’enfance, ce début de XXIème siècle est marqué par un retour sans précédent sur la valeur du témoignage d’un enfant victime de maltraitance. Les enfants maltraités loin d’être protégés se trouvent maintenus dans des environnements violents et sacrifiés sur la scène des dysfonctionnements à l’œuvre : diabolisés, traités de menteurs, de fabulateurs, d’enfants manipulés ou manipulateurs, ils n’ont, aujourd’hui, plus l’écoute et l’attention de ceux censés les protéger.
Cette régression inédite peut-elle se comprendre au travers de la notion de perversion qui s’infiltre dans notre société pour décrédibiliser la parole des enfants et trouve appui dans l’existence de néo théories visant à nier tant le statut de victime de l’enfant que son statut de sujet?
Quelles sont ces idéologies simplistes et simplificatrices qui trouvent audience dans les institutions censées protéger les enfants et pourquoi? Quels référentiels pervertis agissent à notre insu dans ces situations de maltraitance? Quels sont les effets sur les professionnels des situations de maltraitance? Quelles sont les incidences sur leur pratique et leurs décisions des mécanismes de défense lorsqu’ils sont confrontés à des processus pervers ? Comment identifier les mouvements défensifs fréquents dans ces situations de maltraitance (dénis, contre transfert négatif avec rejet de l’enfant, identifications projectives, clivages, adhésion au discours conspirationnistes et paranoïaques…)?
L’objectif de ce colloque est de mieux comprendre les processus conduisant à de telles dérives pour aller plus loin que les simples constats de dysfonctionnements. Il s’agit d’aider les professionnels à comprendre les processus en jeu afin qu’ils puissent exercer réellement leur fonction dans le respect des enfants et de leur statut psychologique spécifique et dont la protection est un gage incontournable de civilisation.
Programme de la journée
Matinée
9H30 Accueil des participants
10H00 Présentation du REPPEA et de la journée.
Eugénie Izard
10H15 Le Syndrome d’aliénation parentale :
un syndrome qui n’existe pas ou comment l’absurde peut répondre au complexe ?
Brigitte Robilliard
10H45 Décryptage des processus pervers dans le traitement de l’affaire d’Outreau
Marie-Christine Gryson-Dejehansart
11H15 Violences conjugales et Parentalité (titre et présence à confirmer)
Edouard Durand
11H45 Discussion avec la salle animée par:
Gérard Lopez
12H30 PAUSE DEJEUNER
Aprés-midi
14H15 Retournement pervers des conséquences psychotraumatiques sur la victime à l’épreuve des connaissances scientifiques
Muriel Salmona
14H45 Quand les agirs pervers pervertissent l’institution: effets des dérives et maltraitances institutionnelles sur les enfants victimes et le parent protecteur
Hélene Romano
15H15 De la perversion des moeurs et des lois à l’instrumentalisation de l’enfant victime, phénomène de société?
Illel KIESER
16H00 PAUSE
16H15 DISCUSSION AVEC LA SALLE animée par J.P. MUGNIER
17H00 Cloture de la journée
INTERVENANTS
Edouard Durand, Magistrat, Coordonnateur de formation – Formation continue- Ecole Nationale de la Magistrature
Marie-Christine Gryson-Dejehansart, psychologue, Expert près les Tribunaux, Douai
Mme Eugénie Izard, Pédopsychiatre, Présidente du REPPEA, Toulouse
Mr Illel Kieser, psychologue, anthropologue, Toulouse
Dr Gérard Lopez, Psychiatre, président de l’institut de victimologie, Expert près les Tribunaux, Paris
Jean-Paul Mugnier, Thérapeute familial et de couple, Formateur
Brigitte Robilliard, Avocat, Psychologue, Médiateur familial, Paris
Mme Hélène Romano, Docteur en psychopathologie clinique-HDR
Consultation spécialisée de psychotraumatisme du 94
Expert près les Tribunaux
Dre Muriel Salmona, Psychiatre- Psychotraumatologue, Présidente de l’association mémoire traumatique et vice-présidente du REPPEA, Paris
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Comité d’organisation :
M.C. Gryson – E. Izard – A. Rhodes – H. Romano